Le régime Paléolithique, un retour au source

Le régime paléo, c’est quoi au juste ?

Ce régime correspond à ce que les premiers humains mangeaient, de façon naturelle. Il a pour but de contrer les maladies dites de civilisation, qui selon les pro-paléo, sont apparues avec le changement des habitudes de vie.

Pour les adeptes de ce régime, les produits céréaliers induisent une production excessive d’insuline, ce qui favoriserait le développement des maladies chroniques, tout en stockant les graisses dans notre corps.On élimine donc les produits laitiers et céréaliers, le sucre, les légumineuses, le sel et tous les aliments transformés. Et on remplit notre assiette de viande (maigre, si possible), de poisson, de fruits de mer, d’oeufs, de volaille, de noix, de fruits et de légumes (en excluant ceux riches en amidon, comme la pomme de terre).

Pour ce qui est des gras, on préfère les huiles naturelles, comme celles de noix de coco et d’olive. En ce qui concerne les quantités, nul besoin de calculer le nombre de calories ingurgité; il suffit d’arrêter de manger lorsqu’on est rassasiées. Le modèle paléo déconstruit aussi le rythme d’ingestion suggéré par plusieurs nutritionnistes (trois repas et deux collations) en encourageant l’écoute des ses signaux de faim qui dicte quand l’apport alimentaire est nécessaire.

Parallèlement aux aliments mis en avant, cette tendance privilégie les activités physiques très intenses et de courte durée, comme celles de nos ancêtres. Ce qui explique pourquoi ce régime est si populaire auprès des amateurs de Crossfit.

Quels sont les avantages à ce régime ?

  1. Alimentation riche en fruits et légumes.
  2. Priorité aux viandes biologiques et aux poissons sauvages.
  3. Présence de bons gras du règne végétal.
  4. Absence de sucre raffiné et d’aliments transformés.

Qu’en disent les nutritionnistes ;

Ce régime ancestral fait néanmoins l’objet de débats. Vu le manque de recherches sur le sujet et, par conséquent, de preuves scientifiques confirmant ses bienfaits, les experts s’inquiètent.

«L’idée de retourner aux produits naturels est bonne, mais je suis totalement en désaccord avec ceux qui prônent l’élimination de deux groupes alimentaires. Sans produits laitiers ou céréaliers, les possibilités de carences en éléments nutritifs sont trop grandes», explique Guillaume Couture, nutritionniste à la Clinique Santé Mansfield, située au centre-ville de Montréal.

Pour Nathalie Jobin, codirectrice de NUTRIUM au Département de nutrition de l’Université de Montréal, le régime paléo n’a rien de nouveau. «Les régimes suivent des cycles. Ils disparaissent et reviennent sous un autre nom. Le paléolithique est la tendance du moment, sans plus.» En ce qui a trait à l’état de santé des hommes de Cro-Magnon, Mme Jobin refuse de le comparer à celui des humains modernes, ces derniers vivant beaucoup plus longtemps que leurs ancêtres. «L’industrialisation a certainement eu des effets négatifs sur les êtres humains, comme les problèmes d’obésité, mais il ne faut pas tomber dans l’autre extrême en éliminant deux groupes alimentaires. Les céréales, par exemple, fournissent une bonne quantité de fibres, sont nourrissantes et régularisent le processus digestif.»

 

Comment adapter le paléo?

Le nutritionniste Guillaume Couture déconseille ce régime. «Il est très difficile à suivre. Ceux qui décident de l’adopter doivent le faire intelligemment: il faut bien s’informer pour éviter les déficits nutritionnels qui, à long terme, peuvent engendrer des problèmes d’ostéoporose ou d’hyponatrémie (manque de sodium).» Voici ses recommandations:

1. On mange une variété de fruits et de légumes, en quantité suffisante pour s’assurer d’avoir toutes les fibres solubles et insolubles nécessaires.

2. On remplace les légumineuses, riches en protéines, en calcium et en potassium, par du foie ou des abats.

3. On s’assure d’ingérer assez de vitamine D en mangeant des poissons rosés ou du foie. Sinon, on opte pour des suppléments.

4. Comme notre corps a besoin de sodium et qu’on en perd beaucoup lorsqu’on sue, on en ajoute un peu dans nos plats, que ce soit sous forme de sauce soya ou de sel iodé.

5. On mange beaucoup de légumes-racines (carottes, panais, betteraves, etc.) pour fournir des glucides à l’organisme.

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